La décision du premier ministre Jean Chrétien de ne pas engager le Canada dans la coalition dirigée par les États-Unis pour envahir l’Irak en mars 2003 lui a valu de vives critiques de la part du chef de l’Opposition officielle, Stephen Harper. Il s’agit de l’une de premières fois où celui-ci exposait sa vision de la politique étrangère. Cet article vise à démontrer que, dans cette prise de position, apparaissent les signes d’une rupture idéologique par rapport à la conception internationaliste qui domine la politique canadienne depuis la Deuxième Guerre mondiale. Certains éléments de l’approche qualifiée de « néocontinentalisme », comme la clarté morale ou la nécessité de rétablir la crédibilité internationale du Canada, sont en effet bien présent et tranche avec le discours tenu à la même époque par le gouvernement libéral.
Canadian Foreign Policy Journal